Austin L. Richards ~ uc.

La situation ne pouvait pas être plus tendue. Refroidi par sa dernière réplique, une légère moue vexée se dessina sur le visage de Nathan. Cette femme, sa femme en l'occurrence, avait le don de le rendre complètement fou ! Elle était tellement bornée, terriblement détestable, mais Dieu qu'il pouvait l'aimer, la désirer. C'était puissant, dévastateur... Et ce depuis leur premier cours de tutorat. Lorsqu'elle lui avait dit que Nathan Scott, le célèbre basketteur, ne l'impressionnait pas et que son petit jeu ne fonctionnerait ni sur elle, ni sur le bouquin qu'elle lui tendait, la petite Haley James avait marqué d'innombrables points. Celle-ci ne semblait pas comme les autres filles qui, hystériques, s'intéressaient simplement à ce qu'il représentait contrairement à ce qu'il était, à son rang social ou encore à sa position d'ailier gauche dans l'équipe des Ravens. Elle l'avait alors, inconsciemment, totalement séduit par sa répartie, son originalité et notamment grâce à son puissant caractère qui lui donnait incontestablement un air follement sexy. Ce même caractère qui l'habitait d'ailleurs en ce moment. Malgré les années qui s'écoulaient, tout semblait si incertain. Face à elle, il avait l'impression de redevenir l'adolescent maladroit qu'il était, celui qui tremblait à l'idée d'être amoureux pour la première fois... Mais il avait grandi, ce gamin. Grâce à Haley. Elle lui avait appris à aimer, à reconnaître ses sentiments, quitte à manifester de la faiblesse. D'accord, il allait être l'homme qu'elle lui avait appris à être. Cet homme mature, réaliste et honnête. C'est aujourd'hui qu'elle se faisait prendre à son propre jeu...

Tu es tellement têtue ! Je sais que tu es une femme forte et indépendante, mais pourrais-tu avoir besoin de moi, pour une fois ? Atténuer ta résistance, être moins têtue et orgueilleuse ? Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que je ne t'aime pas ? Que je suis d'accord avec le fait de divorcer alors que mon amour est tellement plus fort qu'un négligeable bout de papier qui prétend dire ce que nous sommes ou ce que nous sommes pas? Mais je ne le ferais pas, Hales. Je ne signerais pas ses satanés papiers avant que tu m'aies dit, en me regardant droit dans les yeux, que tu ne m'aimes plus... Si c'est le cas, si c'est vraiment ce que tu souhaites, je te laisserais tranquille une bonne fois pour toute, même si je sais pertinemment que tu fais une terrible erreur et que je t'aimerais toute ma vie. Après tout, ç'a toujours été Always and Forever, non ? Si ne serait-ce qu'une partie de toi m'aime encore, je t'en pris ne me repousse pas ! Surtout pas si ce qui te fait douter est cette folle psychopathe qui ne vaut absolument rien pour moi... Je vais me battre pour toi et te prouver que tu as toujours été la seule. Alors regarde moi dans les yeux et dis-moi que tu ne m'aimes pas, Haley Scott... Dit-il en insistant sur le Scott, la toisant du regard.

Nathan semblait contrôler la situation, il simulait un calme ainsi qu'une maîtrise palpable. Mais Paradoxalement, il n'avait rarement été aussi nerveux en présence d'une femme. Ce qui prouve à quel point les apparences sont trompeuses. Par contre, bien qu'il puisse sembler être un très bon acteur, avec Haley, il ne pouvait pas reproduire une fausse contenance, elle le devinait comme si elle l'avait créé. Haley était bien la seule qui réussissait à le mettre à nu, pas physiquement parlant mais bien de toutes les manières possibles, ce qui était carrément déstabilisant pour le jeune homme.